le jeûne intermittent

le jeûne intermittent

Mythes et Réalités (ce que dit vraiment la science)

Le jeûne intermittent (intermittent fasting ou IF) séduit de plus en plus d’adeptes. Entre promesses de perte de poids, amélioration de la santé métabolique et longévité, il semble être une solution miracle. Mais qu’en est-il vraiment ? Entre les discours marketing et les véritables données scientifiques, faisons le tri.

Le jeûne intermittent fait fondre les graisses plus vite que tout autre régime

✔️ VRAI : Il favorise la perte de poids, mais surtout en réduisant naturellement les apports caloriques. Des études ont montré que le jeûne intermittent peut être aussi efficace qu’une restriction calorique classique, mais pas nécessairement supérieur.

➡️ Une revue de 40 études publiée en 2020 dans Frontiers in Nutrition conclut que le jeûne intermittent permet en moyenne une perte de 3 à 8 % du poids corporel sur 3 à 24 semaines, principalement en réduisant les calories ingérées.

➡️ Une étude de 2024 (Annals of Internal Medicine, John Hopkins et UCSF) a cependant nuancé l’effet "magique" du jeûne : les résultats sont similaires à un simple déficit calorique contrôlé, tant que l’apport total est le même.

👉 Conclusion : ce n’est pas le "jeûne" en soi qui est miraculeux, mais la réduction calorique qu’il induit naturellement chez beaucoup de personnes.

Le jeûne ralentit le métabolisme

❌ FAUX, à court terme. Il pourrait même légèrement l'augmenter. Beaucoup pensent que sauter des repas met le corps en "mode famine", réduisant la dépense énergétique de base. Or, plusieurs études montrent que le métabolisme reste stable, voire augmente légèrement à court terme.

➡️ Une étude de 2000 (American Journal of Clinical Nutrition) a montré que le métabolisme de base augmentait de 3,6 à 10 % après 36 heures de jeûne — probablement en lien avec une hausse de la noradrénaline.

⚠️ Attention toutefois : un jeûne prolongé ou trop fréquent peut, à long terme, provoquer une adaptation métabolique si les apports sont insuffisants de façon chronique.

Il faut manger toutes les 3 heures pour rester en bonne santé

❌ FAUX : C’est un mythe alimentaire tenace sans fondement scientifique solide. La théorie selon laquelle manger fréquemment "stimule le métabolisme" est largement infondée.

➡️ Une étude parue dans British Journal of Nutrition (2010) a comparé des régimes à 3 vs. 6 repas par jour et n’a observé aucune différence significative en termes de perte de graisse ou de métabolisme.

Le jeûne intermittent (par exemple le 16/8) montre au contraire que des périodes plus longues sans alimentation peuvent réduire l’inflammation et améliorer la sensibilité à l’insuline.

Le jeûne intermittent est dangereux pour le cerveau

❌ FAUX : Il peut au contraire soutenir certaines fonctions cognitives. Des recherches suggèrent que le jeûne intermittent pourrait améliorer la plasticité cérébrale, la mémoire et la résistance au stress oxydatif.

➡️ Une étude publiée dans Ageing Research Reviews (2015) a montré que le jeûne stimule l’autophagie — un processus de "nettoyage cellulaire" important pour la santé cérébrale.

➡️ D’autres recherches menées sur des animaux par le Dr Mark Mattson (Johns Hopkins University) montrent que le jeûne favorise la production de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une molécule clé dans la neuroprotection.

Le jeûne intermittent est adapté à tout le monde

❌ FAUX, il ne convient pas à tous les profils. Le jeûne intermittent peut entraîner des effets secondaires : fatigue, maux de tête, troubles du sommeil ou de la concentration, surtout au début.

🚫 Il est déconseillé chez :

- Les femmes enceintes ou allaitantes
- Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire
- Les personnes diabétiques sous insuline
- Les enfants et adolescents

✔️ En revanche, certaines études suggèrent des bénéfices potentiels sur :

- La résistance à l’insuline (Cell Metabolism, 2018)
- L’inflammation chronique de bas grade (Nutrition , 2020)
- Les marqueurs cardiovasculaires - cholestérol, tension artérielle (Cureus, 2024)

Le jeûne intermittent entraîne une fonte musculaire

❌ FAUX : Pas forcément, surtout si l’apport en protéines est suffisant. Le risque de perdre du muscle est souvent cité, mais il est largement évitable en conservant une alimentation riche en protéines et en pratiquant une activité physique.

➡️ Une étude de 2016 (Journal of Translational Medicine) a comparé un groupe faisant du sport avec jeûne intermittent à un autre en régime classique : aucune perte de masse musculaire, et même parfois une amélioration de la composition corporelle.

Conseils pratiques si vous souhaitez essayer le jeûne intermittent

- Commencez progressivement : testez un jeûne 12/12 puis 14/10 avant le 16/8.
- Hydratez-vous bien pendant les phases de jeûne.
- Priorisez la qualité des aliments : le jeûne ne justifie pas de manger n’importe quoi pendant la fenêtre alimentaire.
- Écoutez votre corps : si vous vous sentez faible, irritable ou affamé en permanence, adaptez ou arrêtez.

Conclusion

Le jeûne intermittent n’est ni une potion magique, ni une pratique dangereuse pour la majorité des adultes en bonne santé. Bien mené, il peut s’intégrer efficacement dans une démarche de santé globale. Comme toujours, il doit être personnalisé et accompagné de bon sens alimentaire. Et si vous avez des pathologies ou des doutes, un avis médical est indispensable.

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